Wax is The New Black?
LE WAX EST-IL
AFRICAIN ?
LES NANAS BENZ OU LES MILLIONNAIRES
DU WAX!
Par Rosy Sambwa
INTRO
LE DEBAT
Ces dernière années, le débat fait rage, surtout au sein des
intellectuels de la diaspora (1); divisant au sein d’un même camp :
panafricains contre panafricains, stylistes contre stylistes : Le wax est-il africain?
Pour certains, le wax
n’est pas un tissu africain ; car il a été importé, voir imposé par le
colonisateur qui en tire, toujours bénéfice. Ils voient dans le wax le fossoyeur du textile, véritablement
africain. Selon ses détracteurs, il est devenu emblématique au détriment du
savoir-faire artisanal local.
Face à eux, d’autres intellectuels avancent que le wax est plutôt un ambassadeur de l’Afrique. Vu, connu et reconnu à travers
le monde comme un symbole voir un signe de reconnaissance du continent et de
ceux qui l’aime. Pour ses défenseurs, si le wax
est emblématique, autant profiter de son rayonnement pour le bien du
continent.
Cette question relève d’une quête identitaire bien plus
profonde. L’histoire du wax est
indissociable de l’épopée des «Nana Benz» et je vais les évoquer
pour avoir des pistes de réflexion sur le sujet.
TEXTE
LES PREMICES DU WAX
CONTEXTE ET ORIGINE : Les colonies hollandaises entre
1599 et 1760, période antérieure à l’histoire du wax.
Les hollandais ont eu une forte présence coloniale en
Afrique; Mauritanie, Sénégal, Sierra Leone, Libéria, Côte de l’Or néerlandaise (Ghana), Togo, Bénin, Nigéria, Congo,
Guinée Equatoriale, Angola, Sainte-Hélène, Sao Tomé, Colonie du Cap,
Mozambique, Madagascar, Maurice, Réunion…
Et en Asie la Nouvelle-Guinée néerlandaise, Malacca, Ceylan,
Formose, Pescadores, Japon, Inde, Bengale, Côte orientale de l’Inde, Birmanie,
Siam, Tonkin, Perse, Mésopotamie, Yémen, Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Zélande et
le pays qui nous intéresse dans ce cas :
Les Indes orientales
néerlandaises (l’actuelle Indonésie)
où les hollandais s’installent entre 1663 et 1674.
DECOUVERTE DU BATIK PAR LES EUROPEENS fin XIXe
siècle.
A Java, les
hollandais s’émerveillent devant une technique artisanale élaborée, par
laquelle, les artisans impriment des tissus: le batik. Si les européens le référence pour la première fois dans
l’encyclopédie de 1880 ; des batiks datant de 1500 avant JC ont été
retrouvés en Egypte. Cette technique est très populaire depuis le 12è et 13è
siècle, de Java à Bornéo mais son origine est floue. Les
colonisateurs hollandais (présents depuis 1674) y voient une perspective
commerciale assez tardivement sans doute refroidis par la charge de travail, difficile
à rentabiliser, selon leurs normes économiques, car il y a un trop d’étapes.
C’est pour cela, que les premières usines verront le jour en
Grande-Bretagne, et non en Hollande. Bien que s’inspirant des
techniques javanaises, les industriels anglais, cherchent à les simplifier :
rentabilité oblige. L’utilisation de la cire, comme pour le batik, donne le nom au textile : le wax! L’idée première est d’envahir le
marché indonésien en tablant sur des prix attractifs.
Très vite, les hollandais récupèrent l’idée, le procédé de
fabrication des anglais, (qu’ils vont améliorer), le nom «wax» et les techniques de vente. Mais malgré les bas prix et
l’agilité commerciale hollandaise : du côté indonésien, les tissus sont
rejetés. Les populations, habituées à l’original, jugent les reproductions
européennes de trop mauvaise qualité par rapport au batik, traditionnel, dont le travail, je le rappelle, était
beaucoup plus élaboré. Les standards
sont trop différents ; un peu comme si l’on proposait à une cliente habituée
à la Haute Couture des pièces de prêt à porter.
Militaires
européens, tirailleurs Ashanti, dignitaires. Début XXe, les tenues européennes,
pagnes tissés et wax cohabitent.
L’ARRIVEE DU WAX EN AFRIQUE DE L’OUEST fin XIXe début
du XXe siècle.
COUP DE CŒUR :
Les peuples des Indes
orientales se soulèvent au début du XIXe. Epuisée par un conflit de 11 ans avec
le Sultanat d’Aceh, l’armée
hollandaise remplace les soldats belges, désormais indépendants, par des forces vives des colonies de la Côte-de-l’Or néerlandaise (l’actuel Ghana).
Partis en soldats, les guerriers Ashanti, reviendront de Bornéo et Sumatra : en commerçants ; les malles chargées de batiks. Devant le succès des tissus, les
hollandais flairent la bonne affaire.
Les débouchées commerciales sont énormes et les mêmes irrégularités
perçues comme des imperfections et boudées par les indonésiens, sont vu en Côte-de-l’Or néerlandaise, comme apportant vie et originalité au tissus.
Les cargaisons destinées premièrement aux Indes Orientales néerlandaises, sont
redirigées vers les côtes occidentales du continent.
L’idée selon laquelle, les africains ont accepté ou se sont
vu imposé un tissu de mauvaise qualité, rejeté par les indonésiens est à
nuancer. Il y a, eu premièrement, un véritable coup de foudre pour les batiks authentiques. Même si ce coup de
cœur et premier succès commercial n’était pas suffisant pour qu’il y ait une
réelle maîtrise de l’aspect, ou des détails authentifiant le tissu : les
anglais comme les hollandais visent le marché des Indes Orientales néerlandaise. Ils pensent donc que leur tissu est
identique ou suffisamment proche du batik
original. En contact (et en conflit) avec les populations indonésiennes depuis
un long moment ; l’idée de leur présenter sciemment un travail de qualité
médiocre tient difficilement la route.
Ce sont ces cargaisons qui sont détournées de leur
destination première, les Indes Orientales
néerlandaise vers l’Afrique. C’est
un point important à souligner, car il faut changer la perception que beaucoup
ont du client africain ravi de se voir imposé un produit de qualité médiocre, qu’il
paye une fortune.
Des modifications seront, d’ailleurs, apportées au wax, au fil du temps, pour satisfaire, sa
nouvelle clientèle, tant au niveau des motifs que des couleurs.
Le wax arrive sur
une petite partie d’un énorme continent. Si à cette époque, la majorité de la
population est vêtue de tissu traditionnel, le contact avec les européens a
déjà chamboulé les idéaux. Ce qui fait envie vient déjà d’ailleurs, du
vestiaire du colonisateur.
Si le wax a trouvé
un public, son hégémonie ne viendra que bien plus tard, dans la seconde moitié
du XXe siècle et surtout dans les années 70, grâce à des femmes dotées d’un
sens du commerce inimaginable : les «Nana Benz»!
APOGEE DU WAX : LES NANA BENZ
LE WAX PREND SES
QUARTIERS :
Le 27 Avril 1960, le Togo
accède à l’indépendance.
10 ans plus tard, un groupe de femmes ; de redoutables commerçantes,
s’emparent de la vente du wax pour le
propulser comme jamais auparavant! Jusque-là, son commerce était limité. Elles-mêmes
allaient en chercher au Ghana ou au Nigéria, voisins. Malgré le prix
exorbitant du tissu, elles en écoulent des quantités énormes et obtiennent des
licences de vente.
Réunies en Fédération ; l’Association Professionnelle Des
Revendeuses de Pagnes du Togo, l’APRT, elles vont
conquérir le Togo puis l’Afrique toute entière. A partir des
échoppes de marchés comme celui d’Adawlato à Lomé, Elles feront l’histoire, amassant des fortunes colossales. Ce
seront les premières femmes milliardaires du continent. Elles, ce sont les «Nanas
Benz»!
Benz comme les Mercedes
rutilantes qu’elles sont les premières à s’offrir au Togo, imitant toutes l’initiatrice du mouvement, Feue Manavi
Ahiankpor, la première à acheter la fameuse voiture allemande, qui deviendra
la signature de leur club select.
Comme Feue Manavi Ahiankpor
(2), née dans les années 30, la plupart de ces commerçantes n’ont pas été à
l’école. Celle qui a créé et personnalisé le mythe de la «Nana Benz» : commerce
depuis l’enfance. Elle a sa propre échoppe à côté de celle de sa mère au
marché. A l’âge où d’autres sortent de l’école, elle est déjà une vendeuse
aguerrie, cheminant sur la route qui la mènera à fonder les historiques Ets Manatex
encore actifs aujourd’hui dont la Présidente actuelle Lawson
Aziable Nadou, n’est pas peu fière de porter l’héritage.
Le tissu arrivé sur un coin du continent suite à un coup de
cœur, est désormais étroitement lié à la réussite et à la richesse des femmes
qui le rendent populaire. Les 6 yards ne sont plus seulement un produit de luxe
venu d’ailleurs, mais un symbole de réussite et de richesse dans toute l’Afrique.
VOLONTE POLITIQUE
PAS D’INTEGRATION SANS POLITIQUE :
Si les «Nanas Benz» ont pu rayonner, prospérer
et créer des entreprises pérennes, amassant des fortunes colossales :
c’est grâce à la volonté du Président Gnassingbé Eyadema qui,
dès sa prise de pouvoir a mis en place un programme de développement du pays
par les femmes. Avec les «Nanas Benz», il a trouvé ses
ambassadrices.
Les riches «Nana Benz» rendent service à
l’Etat togolais, qui le leur rend bien! (1) Lors de visites officielles de
délégations étrangères ; elles prêtent leurs fameuses voitures allemandes,
à la Nation, permettant de transporter les officiels étrangers dans de bonnes
conditions. Un patriotisme apprécié par le Président
qui les met en avant. Les emmenant avec lui dans ses déplacements nationaux et
internationaux. Elles iront en mission économique, seront leur propre mannequin
et le wax déjà perçu comme un produit
de luxe bénéficie directement de cette réussite. La confiance du Président vaut tous les carnets
d’adresses, leur octroyant quasiment un statut de femmes politiques. La porte
de marchés faramineux leur est grandement ouverte. Elles tisseront leur toiles
commerciales s’associant avec d’autres femmes un peu partout, jusqu’en Afrique du Sud. En Afrique centrale, par exemple, avant les ramifications des «Nana
Benz», les wax arrivaient surtout, via les hôtesses de l’air ou des
connaissances, qui en glissaient dans leurs valises.
La «Nana
Benz» c’est David contre Goliath : illettrées pour la
plupart, elles donnent de l’espoir à tous face à l’élite
«intellectuelle» ; éduquée dans la notion d’une réussite passant par le
canevas de la scolarité à l’européenne. Ce genre de réussite est inimaginable
quelques années auparavant.
Elles sont toutes les femmes car elles collent à une
idéologie africaine de la femme parfaite : épouse et mère de famille,
indépendante et riche. Elles inspirent, changent la vision des mamas
commerçantes et sont en wax. Il
devient synonyme de miracle économique, symbole d’indépendance de la femme, de la
méritocratie et les «Nana Benz» deviennent un modèle.
Porter du wax fait
alors partie du rêve africain post colonial, celui où tout est possible pour les
enfants de la terre mère.
Même si aujourd’hui il ne reste plus au Togo qu’une centaine de revendeuses de pagnes au lieu de mille, à
la grande époque. Dede Rose Creppy, présidente de la Fédération depuis plus de 30
ans, parle d’un système d’entraide et de solidarité qui lui a permis d’accéder
à la tête de l’ARTP en étant à l’époque la plus jeune d’entre elle. La
solidarité une valeur que l’on aime, sur le continent.
Auréolé de tous ces symboles, le wax entre même, étrangement, dans la mouvance du rejet du costume occidental, entamé dans
certains pays. Des usines de production nationale, voient le jour. Mais dans la
plupart des pays, le rejet des tenues et textiles traditionnels progresse.
Entamé durant la colonisation où s’habiller à l’occidental va de pair avec une
éducation, un statut différent et certain standing.
Les tissus traditionnels sont en perte de vitesse car associés
à une mauvaise image de l’africain «villageois», «pauvre», «sauvage», voir
«sorcier».
Si dans les années 80 au Burkina Faso, le Président Thomas Sankara décide de faire la toile traditionnelle, le Faso Dan Fani, un emblème national et la
tenue officielle dans l’administration. Les autres Politiques du continent ne le suivront pas.
L’exemple du Burkina
est parlant car, le pagne tissé jouira toujours de cette aura particulière qui
fera du Faso Dan Fani, un symbole de
fierté national. En Juillet 2020, il devient le premier tissu traditionnel du continent
à être certifié et labélisé…par décision politique, toujours.
MOYEN D’EXPRESSION ET PLACE DANS LA CULTURE:
Nos «Nana Benz» se révèlent être de
véritables génies marketing! Vendre des wax
en faisant rêver par leurs propre réussite ou richesses, ne suffit pas. Le
super hollandais est intégré tout naturellement, non seulement dans le
quotidien ; en devenant la tenue de travail des femmes ambitieuses. Il
devient également la touche de luxe lors des échanges culturels ; de
la naissance à la mort, il est associé aux évènements qui rythment la vie.
Le wax Hollandais
est prisé, et parmi ceux qui existent se démarque ; Vlisco, (anciennement Van Vlissigen
Helmond & Cofondée en 1846).
Les industriels ont appris de leur mésaventure indonésienne, le véritable wax hollandais est
désormais un tissu à part entière, un produit de luxe qui a une histoire et des
signes de reconnaissance évident. Pour Vlisco; il y a : le soleil,
l’étiquette autocollante, la lisière, entre autre. Ce qui permet d’authentifier
rapidement et facilement leur wax, dans
les diverses cérémonies auxquelles il est désormais associé, même pour une
personne qui ne sait pas lire.
Les wax se sont insérés dans le quotidien. Lors de la sortie
d’hôpital, après un accouchement, le mari offre à sa femme un wax ;
hollandais de préférence. Il fait partie de la liste des dotes, du passage au
statut de femme, où le premier pagne est offert… Il serre le bébé sur le dos sa
mère, le couvre pour le rassurer lorsqu’il fait trop chaud pour une couverture.
Ses pans servent de coffre-fort aux grands-mères et la manière dont il
s’attachait dans les années 80, il permettait de savoir si une femme était
ouverte à la drague ou non.
Ils sont nommés en fonction de l’actualité où des habitudes
auxquels ses dessins peuvent coller ; «Village Molokaï», le«Sac
de Michèle Obama» ou à la «Bague de Meghan Markel». Des noms
qui font sourire, se remémorer de précieux moments avec sa mère ; voir sa
grand-mère. Il est chanté, introduit
dans le théâtre, le cinéma et les rapports familiaux. Des moments de
complicités sont créés autour de lui, et à sa vue pour des millions d’enfants
du continents, loin de leur terre d’origine, peuvent sourire.
Le wax est dans
nos souvenirs, comme les pâtes dans celui des italiens. Que penseriez-vous d’un
débat autour du sujet «Les pâtes
sont-elles italiennes» ? Oui, les pâtes sont originaires de Chine,
mais il y a aujourd’hui les pâtes italiennes et les pâtes chinoises ; deux
produits bien distincts.
RECUL DES VENTES :
S’il y a eu un marketing mondial de grande envergure qui a
mis le wax sur le devant de la scène, force est de constater que sur le
continent, les ventes reculent. Aujourd’hui, la «Nana Benz», Dede
Rose Creppy avoue vendre difficilement 30 pagnes par jour, au lieu des
300 quotidiens de la belle époque. Si elle et Lawson Aziable Nadou D pointent
volontiers du doigt la concurrence des pagnes chinois dont la mauvaise qualité fait
baisser les ventes.
Les ballots de vêtements seconde-main inondent le continent
à des prix défiant toute concurrence. Même au village, il est moins cher qu’un
pagne tissé. Selon moi, plus qu’autre chose, il est l’accélérateur, de la chute
des ventes du wax et de l’oubli des tissus traditionnels.
Il grignote d’énormes parts de marchés quotidiennement, Mondialisation aidant, bénéficiant d’un marketing incroyable : il est à la télévision, dans les magazines, sur le net, son influence est énorme ; alors que l’Afrique cherche encore à imposer sa nouvelle image.
LA REALITE
Ce qui importe véritablement aujourd’hui, pour l’Afirque,
c’est la création d’emploi! Le wax n’a pas, selon moi, usurpé ou étouffé les
textiles véritablement africains. Il est, à sa place dans le quotidien. Le vrai
travail consiste à remettre à la leur les textiles tissés mains qui sont eux,
des merveilles artisanales, des étoffes précieuses demandant des heures, voir
des semaines de travail.
Kente, Bogolan, Velours du Kasaï, Faso Da Fani et tant d’autres
tissus, ont habillés des rois, des nobles, des notables, des invités les jours
de fêtes…
Plutôt que de vouloir vulgariser et ces étoffes et le
savoir-faire ancestral en souhaitant qu’ils ne remplacent un wax en perte de vitesse ; pourquoi
ne pas les faire coexister, chacun dans sa catégorie?
Ces textiles ont besoin de bénéficier d’un bon marketing,
tel que le fait le Couturier Iman Ayissi, en les faisant défiler sur les podiums
de la Fashion Week Parisienne. Il y a
aussi le travail de la malienne Yelen
Design, que j’ai rencontrée il y a quelques années lors du salon parisien Maison & Objets. Elle crée des
textiles luxueux pour l’intérieur.
Le véritable débat devrait-être où sont nos industries
textiles, que sont devenues la plupart des usines locales et pourquoi est-ce
toujours si difficile de se dépêtré de ces mauvaises images et d’être fiers de
consommer locale. Une prise de conscience et une volonté politique est nécessaire,
les influenceurs ne peuvent faire avancer les choses que jusqu’à un certain
point.
CONCLUSION
Le wax a véritablement
trouvé son public en Afrique dans les
années 70, sous l’impulsion des «Nana
Benz», boosté par une volonté politique et par l’image de réussite de ces
commerçantes, véritable incarnations du Rêve
Africain. Le débat sur l’identité du wax
fait rage alors que les ventes sur le continent sont en recul depuis les années
90.
Si le wax ne peut
réellement être accusé d’avoir tué les tissus traditionnels ; vu qu’ils
avaient déjà perdu du terrain face aux modes venue de l’occident, il a,
cependant, «semé le doute» dans les esprits. Uniformisant dans la tête du reste
de l’humanité et parfois, des africains eux-mêmes, l’identité vestimentaire de
tout un continent. Faut-t-il jeter le bébé avec l’eau du bain, ou nous
instruire, et être stratèges ?
La guerre économique autour du vêtement est internationale,
et brasse des milliards. Le véritable débat devrait être politique, car
habiller l’Afrique, même avec des
fripes crée de l’emploi et de l’argent. Une volonté politique a permis au wax de conquérir l’Afrique, une volonté politique permet aux ballots seconde main de
se déverser sur le continent pendant que le coton qui devrait servir à produire
les tissus traditionnels, s’exporte vers la Chine.
Oui, le wax est
africain par sa jeunesse et son potentiel sont délaissé voir gaspillé. Il est
africain car comme les minerais, et bien d’autres choses ; le rêve qu’il a
suscité est monétisé par d’autres qui produisent, nous laissant débattre. Nous
avons les créatifs, les artistes, la main d’œuvres, les stylistes et couturiers
pour relancer des usines locales et créer autant d’identités visuelles qu’il
n’y a de cultures et de traditions, sur le continent, tout en multipliant les
emplois.
Si une volonté politique ; celle de faire fleurir le
business des «Nana Benz» et créé la notoriété de ce tissu imprimé. Une
volonté politique peut aussi rétablir l’équilibre, produire et donner une place
de choix à la riche diversité des étoffes originelles. Les plus anciens batiks datent de 1500 avant JC et ont
été trouvés en Egypte. Et la boucle
serait bouclée.
BIBLIOGRAPHIE :
LIVRES :
Tunde M. Akinwumi, « The “African Print” Hoax: Machine Produced Textiles Jeopardize
African Print Authenticity », The Journal of Pan African Studies, vol. 2, no 5, juillet 2008
Anne Grosfilley, Wax & Co :
Anthologie des tissus imprimés, Éditions de La Martinière, 2017
ARTICLES :
«Dédé Rose Creppy» par Tristan Gaston-Breton – Historien
d’entreprises - Les Echos du 10 Août 2010
(1) Le Monde « Comment
le wax fait croire qu’il est africain et étouffe les vrais tissus du
continent » 30 Décembre 2016 par Prisca Mukendi Monnier
REPORTAGES :
«Dede Rose Creppy
& Yvette Sivomey » d’Egbe Nana produit par Procema 2019 YouTube
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